
Si tu étais là, devant moi, je manifesterais ma colère, je t’obligerais à répondre.
Ce silence, empourpré de honte et de secret, je voudrais le briser en mille morceaux, jeter de la vaisselle entre les murs, transformer ta maison en champ de ruines sur lequel je marcherais,
je piétinerais ta terre.
Quelques-uns t’ont imposé le silence.
Il rebondit.
Passer sous silence,
le peser, le soupeser, le triturer, le malaxer comme une boule de terre.
En faire un objet à poser sur une étagère,
quelque chose que je pourrais regarder, briser et refaire.
Pour comprendre et pardonner.
Ne pas se tromper de victime.
Décider de ne pas être la suivante.
Avec un double décimètre, regarder tous les paramètres et
mesurer le silence.
Lettre à ma grand-mère Aniela, février 2024